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Sainte Luce, Sud Caraïbes, Martinique
Installés depuis début décembre 2011 dans ce que nous pouvons appeler "Notre Petit Paradis", nous souhaitons partager les moments de notre migration vers le soleil, la nature et la douceur de vivre.

dimanche 17 février 2013

Le tour de la Montagne Pelée vers le Nord


Dimanche matin - lendemain de notre mémorable randonnée - réveillés tôt par les cloches de la cathédrale de Saint-Pierre, nous décidons d’emmener Michèle dans le grand nord de l’île, à l’extrême bout de la route. 
Là où il faut faire demi-tour ou alors s’enfoncer à pied dans la forêt tropicale en direction du Prêcheur. 
C’est une autre randonnée, mais pas pour aujourd’hui ! Nos jambes ont trop souffert, hier… 
Nous contournerons donc la Montagne Pelée par la route. 
Voici l’itinéraire : Saint-Pierre, Fond-Saint-Denis, Morne Rouge, Ajoupa Bouillon, Basse-Pointe, Macouba et Grand-Rivière.


Cliquez sur les photos pour les agrandir

Au départ de Saint-Pierre, ancienne capitale de la Martinique avant l’éruption de 1902, nous faisons un détour vers la statue de la Vierge Marie surplombant la ville. Je garde un merveilleux souvenir de cette vue plongeante sur Saint-Pierre avec la Montagne Pelée en décor de fond. Ce savant mélange de toitures rouges, le bleu de la mer, la montagne verte et quelques touches de blanc dans les nuages donnent envie de s’installer avec chevalet, toile, pinceaux et peintures pour immortaliser le tableau qui se présente à nous.

Quittons Saint-Pierre par la route de Fond-Saint-Denis. Un immense fromager surplombe la ville avec majesté. Ses grandes branches donnent l’impression qu’il protège la ville. Pour la petite histoire, sachez que ce fromager aurait survécu à l’éruption de 1902.
La départementale, étroite et sinueuse, nous procure très rapidement une ambiance de forêt tropicale. Lianes, fougères géantes, mahogany (acajou) et autres arbres s’entremêlent, formant un rideau géant de verdure. La Pelée joue à nouveau à cache-cache. Nous guettons la minute où elle daignera se montrer. En vain. Ce ne sera pas pour aujourd’hui.


Le bourg de Fond-Saint-Denis se dresse dans la montagne, en bordure de falaises offrant une vue panoramique. L’entrée dans le village confirme sa renommée de « Ville fleurie ». Le bord de la route ainsi que de superbes parterres ouvragés donnent un cachet unique à cet endroit perdu dans la montagne. D’autre part, le monument érigé en mémoire des soldats de Fonds-Saint-Denis morts pour la patrie durant la 1ère guerre mondiale est haut en couleurs. Bleu, Blanc, Rouge…



Continuons notre escapade. La Cascade Saut Gendarme nous attend ! À notre arrivée, le parking est déjà bien rempli. Cet endroit est un lieu de pique-nique très prisé des martiniquais. Arrivés au pied de la cascade, après un passage à gué sur la rivière, nous observons des alpinistes descendre la cascade en rappel. Impressionnant. La pluie se met à tomber. Eh oui ! Nous sommes en forêt tropicale ! Il lui faut bien sa pluie quotidienne pour maintenir cette végétation luxuriante. Nous quittons précipitamment l’endroit. Heureusement ! À notre départ, une multitude de voitures viennent de stationner aux abords de la cascade.


Quelques lacets plus tard, nous revoici sur la route de la trace. Nous redescendons en direction de Morne Rouge. Passage à Ajoupa Bouillon, autre ville très fleurie que j’évoquerai sûrement dans un autre post. 


Notre prochaine destination est Macouba, bourg situé à la pointe nord de l’île. Pourquoi Macouba ? Le bas de ce village, en bordure de mer a dû être évacué, la mer grignotant petit à petit le village et représentant un danger pour les habitants. Le dernier quittera son logement demain, le 18 février. 

Ce village, intemporel, où plusieurs personnes à l’âme de poète se sont trouvées déracinées m’impressionne à chaque visite. Je me dis qu’un jour ou l’autre, il ne sera plus là. Certains y redescendent encore, parce qu’ils ont des animaux à nourrir. Nous les y rencontrons, lavant leur voiture, pimpante, dans un décor de désolation et d’abandon. 


Nous remontons une côte abrupte vers l’église Sainte Anne, la plus ancienne du pays, dont le toit ressemble à s’y méprendre  à une coque de navire inversée. Et pour cause, ce sont des marins qui ont participé à l’édification du bâtiment. Le Père dominicain Labat, célèbre en Martinique, est venu y officier en 1694.

En recherchant de la documentation pour enrichir notre blog, je suis tombée sur ce site . Je vous invite à le parcourir.

Dernière étape de notre visite du nord : Grand-Rivière. Une route côtoyant toujours la forêt tropicale avec ça et là, de somptueuses habitations. 



Ici, le mot « Habitation » ne se résume pas simplement à la maison de maître ou à un édifice spécifique, mais comprend l’ensemble des bâtiments, domestiques et industriels, ainsi que les terres, les cultures, les esclaves, le bétail et tous les ustensiles nécessaires à la vie sur l’exploitation. On y cultive d’abord le tabac, puis l’indigo, la canne à sucre, le coton, le café et le cacao. En outre, il ne faut pas oublier qu’une multitude de petites exploitations produisait des vivres destinés à l’approvisionnement des marchés locaux.[1]  

Grand Rivière, dernière bourgade du nord de l’île. Au bout de la route, un sentier pédestre mène au Prêcheur à travers la forêt le long des hautes falaises abruptes de la Montagne Pelée. Pas moyen de faire le tour complet de l’île en voiture ! En arrivant au bourg, il nous faut emprunter une route tellement étroite sur 500m, que le passage n’est autorisé que dans un sens à la fois, à l’aide de feux de signalisation. Il arrive que certains n’observent pas ces feux et se retrouvent nez à nez avec une voiture venant en sens inverse ! Plutôt désagréable, comme sensation…
 


Sur une centaine de mètres, la rue principale est décorée de façades d’anciennes maisons caribéennes aux couleurs pastel d’un plus bel effet. 





 
L’église Sainte Catherine n’a rien à envier à celle de Macouba. 



 

Ses peintures, ses vitraux et ses lustres rayonnent de couleurs chatoyantes. 






Le port, quant à lui, réaménagé à grands frais par la Communauté Européenne, s’ensable déjà, à la colère des marins pêcheurs. 

Ici, certains s’essayent à l’art brut, à l’aide de bout de bois ou autres morceaux de nature rejetés par la mer. 
 



Là, d’autres se retrouvent par une fin d’après-midi de dimanche, sur un banc, à refaire le monde. 







 






De part et d’autre du bourg, de hautes murailles de végétation exubérante et de roches se heurtent inlassablement aux attaques incessantes des flots du Canal de la Dominique, réputés violents.




Nous reprenons la route vers le sud en passant par la côte Est, la tête pleine d’images, de tableaux exquis. Au fur et à mesure de notre avancée, la forêt tropicale laisse la place aux ambiances du littoral.




 


Nous rentrons alors que le soleil se couche derrière notre Morne…










[1] http://insitu.revues.org/2362

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