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Qui sommes-nous ?

Sainte Luce, Sud Caraïbes, Martinique
Installés depuis début décembre 2011 dans ce que nous pouvons appeler "Notre Petit Paradis", nous souhaitons partager les moments de notre migration vers le soleil, la nature et la douceur de vivre.

lundi 29 juillet 2013

Parle-moi d'Elle - Kamal Valcin


J'ai récemment découvert ce texte d'un poète né à Sainte Lucie où il a passé son enfance et qui est ensuite venu vivre en Martinique : Kamal VALCIN.
Le français n'est donc pas sa langue maternelle et j'ai été interpellée par la qualité de ses textes et poèmes.
Celui que je vous présente aujourd'hui m'a particulièrement plu, parce qu'il nous parle de la région Nord Caraïbes que j'affectionne particulièrement.
 
Enthousiaste, je lui ai demandé l'autorisation de le publier sur mon blog.
Avec son accord, c'est avec une grande joie que je le partage.
Merci Kamal.



Comment parler de la Martinique, sans en restituer sa richesse, sa culture, ses contrastes, sa rudesse parfois, sa beauté, sa fierté tout ce qui fait l'identité de cette île? Couché dans le lit des Amériques, cajolé à sa droite par l'océan Atlantique et à sa gauche par la mer des Caraïbes. La Martinique est un joyau des Antilles. Un faisceau de verdure, aux parfums exotiques, prenant son élan du nord de l’île jusqu'à son extrémité sud, tel un tapis de soie couvrant finement la beauté insaisissable d'une femme. Ses vallées, jadis sculptées par ses volcans endiablés, nous entraînent dans une danse sensuelle à travers ses routes sinueuses et torrides. Son soleil, tel une fine larme d'or, déchire les brumes matinales pour s'échouer sur les rivages caribéens, tel un sourire allongé sur les lèvres d'une déesse. Chaque rayon est une chanson qui vous accroche et vous saisi, vous laissant bouche bée, contemplant chaque lever de soleil, telle une poésie aux rimes infinies. Ici le temps oppresseur semble être au ralenti. La vie semble ici se reposer tel un enfant observant le temps lutter contre son temps.
Cette île est une déclaration d'amour à elle seule, une invitation au voyage. Entre terre et mer, ciel et fleurs, un exemple de richesse culturelle.

La Montagne Pelée


C'est ici qu'habite le vieux joio, au quartier Mont Joly, dans la commune du Morne Vert "Carbet". Un vieux paysan, vêtu de son chapeau paille et son pantalon sac grano. Ce vieux nègre comme disaient communément les habitants de ce petit coin de verdure, niché dans la fraîcheur des cinq « Pitons » : Piton Lacroix, Piton de l'Alma, Piton Dumauzé, Piton Boucher, Morne Piquet et surplombant tel un aigle dans toute sa gloire le paysage magistral de la forêt tropicale jusqu’à la mer des caraïbes. Une bibliothèque enracinée dans les profondes sources dans son île. Ici son seul ami contre les tourments de la vie est le temps. Il pouvait passer des heures à siroter sa canne au pied de ce vieux fromager en racontant tel une mémoire, les vestiges de notre histoire. Chacun de ses mots étaient un voyage, ravivant des souvenirs insoupçonnés. 

Pitons du Carbet

Racontant l'histoire de cette terre. Une
véritable ode à l'amour, un amour dont empreinte se lit dans sa chair. Il nous dessine le portrait d'une Martinique d'hier et d'aujourd'hui par touches métaphoriques. Il nous dévoile son cœur, ses rêves, ses désirs comme une note de nostalgie d'un passé insaisissable. Il en détaille la nature, le paysage, les saveurs, les odeurs mais aussi ses amours. Amour pour la terre « mère » mais aussi amour pour la femme devenue mère. Il Surfe sur les ruisseaux de son enfance, s'accrochant tendrement a ses souvenirs (la mer, le soleil, la pluie, le ti nain, la morue, le ti punch, le rhum, etc.). Le regard dans un passé lointain mais si présent. Présent dans son cœur, dans sa langue « chantante », dans son imaginaire. Il restitue à sa manière, l'histoire de cette terre d'héritage, l'amour de ce cœur métissé. Epousant ses luttes et ses drames (Traite des Noirs, l'ignorance volontaire des ségrégationnistes). Il en distingue ses héros et ses défenseurs (Aimé Césaire).

Morne Vert

Si la Martinique a une mémoire, St Pierre est son témoin silencieux. Jadis la Venise tropicale et ses parfums botaniques, elle règne sur le temps tel un souvenir qui vous laisse des remords. Une impression de voyage entre hier et aujourd'hui. Une nuance posée tel un anachronisme, qui vous laisse un léger et tendre parfum d'époque. En son sein, les heures ralentissent, comme si on ouvrait une fenêtre sur le passé. L'aspect des façades maltraitées par le temps et ses serviteurs, une odeur de terre volcanique âcre qui vous prend à la gorge, ravivent des souvenirs inattendus, d'un passé saisissant et meurtrier. Des retrouvailles qui nous rappellent perpétuellement une atmosphère d'antan, temps ou la douceur fut l'amant de l'espoir. Temps où l'amour avait des yeux d'enfants. Jadis où l'amour fut passionné avant d'être aimé. St Pierre nous laisse un rêve d'invitation au voyage, aussi bien pour l'initier que pour le néophyte.

Saint Pierre


Parce que le corps est à la peine, on s'intègre au lent défilement du paysage. En suivant cette eau limpide du Canal des esclaves, qui cajole les flancs des montagnes, chantant au vent son amour pour ses sommets, frôlant scandaleusement de ses doigts de fée la robe des vallées, avant de se coucher sur « Lajus » du Carbet, tel un colibri caressant précieusement de ses ailes les pétales d'un hibiscus, jusqu'à ce que jailli son précieux nectar. On s'en prend au jeu, arpentant ses rues atypiques, bordées de ses maisons d'antan avant de s'aliter sur les sables gris, faisant face à la mer des caraïbes, à l'ombre des nombreux cocotiers, offrent une vue époustouflante sur la Montagne Pelée. C'est ici que meurt le soleil, offrant son spectacle d'or aux poètes et aux amoureux qui tels des pétales de roses, laissent leurs baisers de miel, au creux de la vallée des papillons.

Le Carbet - Grande Anse




Et quand la nuit s'étale sur le lit de l'horizon

Jetant son dévolue sur des enfants intègres

La lune sort sa plume pour écrire à l'encre nègre

Les plus belles histoires d'amour telle une oraison.



Et quand vient l'aube, ma douce tourterelle

Telle une illusion, s'envole, vers l'éternité

Et à la mer sur un rythme torride et sensuel

Ôter les cicatrices d'un amour de vacances déjà oublié.



Il est sept heures du matin, l'avenir est encore endormi. Au loin à l’horizon, sur les hanches des vagues, le soleil tel une sirène joue avec les dauphins. Ici seul les chants des oiseaux, accompagné de la symphonie des vagues sur le sable cristalline, apaise la brume matinale.
C'est ici que naissent les plus belles histoires d'amour, aux passions profondes et éphémères.


N'hésitez pas à visiter le site de Kamal Valcin. Vous y découvrirez de nombreuses poésies, riches en tous points.

 








1 commentaire:

  1. Je découvre lentement mais sûrement, la poésie de Kamel Valcin je pense que nous pouvons être cousin, car mon père Joseph Valcin était Poète comme était lui même son père ,je suis ravi de voir que ce magnifique nom est porté par de nombreux artistes peintre poètes ....

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